mardi 16 août 2011

Du réseau social au réseau commercial

Déjà dépassé, Facebook ? Et LinkedIn... Bientôt un lointain souvenir ? Ces réflexions, un tant soit peu fantasmées par les penseurs du marketing et du commerce en ligne, ne sont pas issues d’une idée saugrenue.

Ce n’est plus une vue de l’esprit. La Toile évolue à vitesse grand V. Après le web 2.0, voilà qu’on nous parle déjà du web... 4.0 ! Essayez : allez sur Wikipédia et cherchez le « web 3.0 » : il ne sort pas. Étonnant.

Probablement parce que les développeurs du net ne sont pas d’accord sur ces histoires d’appellations, loin de là. Même Éric Schmidt, le président de Google, n’aime pas cet étiquetage plutôt « journalistique », selon lui. On retiendra, en revanche, que le web s’apprête à vivre bientôt deux vagues technologiques novatrices : après l’internet des serveurs (la recherche d’informations) et l’internet des utilisateurs (le déploiement des forums, blogues, réseaux sociaux...) viendraient l’internet des machines (votre frigo dresse la liste de tout ce qui manque et l’envoie à votre épicier pour qu’il vous la livre) et l’internet des objets (votre téléphone intelligent vous prévient que vous avez oublié vos lunettes sur votre bureau). Le paradis des étourdis...

Et les réseaux sociaux dans tout ça, diriez-vous ? Ils s’adaptent. Mieux encore, ils anticipent cette nouvelle réalité du web qui approche à grands pas. Les auteurs du blogue Nuwave Marketing se sont d’ailleurs amusés à dresser la liste des dix « nouveaux réseaux sociaux qui montent ». Une petite visite s’imposait. Au moins vers ceux qui fonctionnent.

A priori, rien de bien nouveau : nombreux sont ceux, souvent à caractère professionnel d’ailleurs, qui proposent une mise en relation de compétences. Non, ce qui diffère, c’est leur approche de la collecte d’informations. À titre d’exemple, Gild — bientôt en français ? — fonctionne sur le mode « dis-moi quels logiciels tu utilises, je te dirai quel expert tu es ». Quant à PriceBuzz, il vous proposera de créer un avatar entièrement mû par des envies d’achats compulsifs, afin de partager avec vos futurs PriceFriends les mêmes convoitises et effectuer ainsi des achats groupés. Donc moins chers.

MEILLEUR(E)S AMI(E)S

Car il n’y a pas meilleur vendeur que votre « meilleur(e) ami(e) ». Earl Tupper l’avait déjà bien compris lorsque, à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale où la relance de la consommation était primordiale pour les économies alliées, il lançait sa marque de boîtes en plastique alimentaire par la vente à domicile, autrement dit le réseau personnel de chaque foyer.

Ainsi donc, après avoir partagé votre vie privée sur Facebook, vos compétences ou vos goûts artistiques sur MySpace et vos expertises professionnelles sur LinkedIn, vous pourriez bien indiquer sur ces nouveaux réseaux vos habitudes alimentaires, votre couleur préférée, vos allergies, votre style vestimentaire, votre auteur préféré... La différence est que vous autoriserez — pour des raisons pratiques, bien sûr — que toutes ces données fusionnent, circulent, se confrontent au point de transformer vos avatars en profil personnalisé de consommateur, le summum de la cible commerciale que toute entreprise, un tant soit peu concernée par la vente de produits, attend depuis des lustres.

Vous n’en aviez pas rêvé, mais les réseaux sociaux sont en train de le faire...

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